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Je t'aime !

« Je t'aime », trois petits mots qui en disent long sur nous-même, où nous en sommes, où nous voulons aller. « Je t'aime » en fonction de ce que j'étais avant toi, de ce que je suis aujourd'hui à travers toi et de ce que je voudrais être demain avec toi. Trois petits mots magiques unissant le "moi" au "toi" dans la pure création des relations humaines. L'amour est un sentiment qui propulse le sang de notre vie tout autant que le sens de notre histoire. Et lorsqu'un « je t'aime » rencontre un autre « je t'aime », l'énergie qui s'en dégage pourrait déplacer les montagnes ! Ce mois-ci, premier mois du printemps, je m'intéresse aux multiples visages de l'amour humain, ce qu'ils représentent, ce qu'ils signifient et ce vers quoi ils nous conduisent :

en quoi consister aimer et être aimé ?

Quatre autres mots dominent la littérature consacrée à l'amour humain : storgê, éros, philia et agapè.

Storgê, c'est l'amour familial, celui que l'on a l'impression d'avoir reçu au cours de notre enfance et celui que l'on retrouve dans notre vie parentale. C'est l'affection naturelle que nous portons en nous-même, base et source de notre énergie d'amour au sens large. Storgê nous réconforte, nous sécurise, sait prendre soin de nous comme de l'autre. Storgê nous permet d'avoir une saine confiance en l'amour et aux relations affectives. Il nous encourage à aimer, sans peur, retenue ou hésitation. Inversement, s'il fait défaut, il nous déséquilibre, bloquant par la même l'authentique ouverture de notre cœur d'humain. Il nous faudra alors mobiliser notre propre courage pour le reconnaître et notre propre force pour le soigner.

« Éros, c'est l'amour qui prend et qui consomme » nous explique Luc Ferry. Éros nous donne envie d'aimer, nous attire, fait vibrer tous nos sens corporels, motive notre engagement physique dans l'amour. C'est notre besoin charnel d'affection, le dieu grec du désir humain. Dans la mythologie grecque, Éros ou Cupidon est représenté sous la forme d'un jeune homme aux ailes majestueuses ou d'un jeune enfant malin et joufflu portant deux petites ailes dans le dos. Il a le pouvoir de lancer des flèches aux pointes d'or pour nous rendre amoureux ou des flèches aux pointes de plomb pour nous empêcher d'aimer. Il détient entre ses doigts notre destin amoureux et dirige par la même les passions de bien des hommes. Éros contrôle notre libido par le manque de l'objet désiré qui s'éteint lorsque nous considérons ce dernier comme acquis. Il nous pousse à toutes les guerres de conquête sans pour autant se satisfaire pleinement de sa victoire. Éros vit de nos frustrations humaines, d'amours déchus ou impossibles et de passions ardentes inassouvies. Quand refoulements, frustrations, pulsions et complexe d’œdipe dominent notre psyché, Freud s'en empare pour expliquer notre fonctionnement humain par le principe même de névrose. Sa puissance est indéniable. Domine t-il pour autant, inconsciemment ou pas, nos sentiments humains ? La mythologie grecque ne se positionne pas clairement à ce sujet puisque deux versions de naissances lui sont attribuées. La version la plus répandue le proclame de la première génération des dieux, sorti du néant en même temps que Gaïa, la Terre, et chargé d'assurer la survie des espèces. L'autre version le présente comme fils d'Aphrodite (déesse de l'Amour, de la beauté, du mariage et de la fécondité) né d'une aventure secrète avec le jeune Arès (dieu de la guerre). Alors quelle place occupe t-il dans notre cœur d'humain : est-il élément de base nous empêchant de vivre sereinement nos relations amoureuses ou juste un enfant issu de l'Amour et de la guerre qui ne demande qu'à grandir pour s'assagir ? Certes, il est fort cet éros, mais pas facile à comprendre !


Heureusement, il y a philia pour adoucir l'expression de nos sentiments humains. Philia est la forme paisible de l'amour, celle qui partage, sait prendre tout autant que donner. « Philia c'est la joie prise à la simple existence d'autrui » nous dit Luc Ferry. Elle se nourrit de nos relations affectives et amicales, de la présence de l'autre, sans pour autant souffrir de son absence. Philia nous permet de nous sentir intégré à un groupe social choisi. Philia est bienveillante, elle nous apprend à accepter l'autre tel qu'il est, pour ce qu'il est et non pour ce qu'il nous apporte. Philia est facile à vivre ! Aucune déesse ne lui est consacrée mais sa place n'est pas pour autant à négliger dans notre cœur d'humain.


Puis vient agapé, l'amour qui donne, l'amour inconditionnel sacralisé par les religions et recherché dans toute implication spirituelle, le sommet de l'amour humain aussi bien que divin selon Simone Weil. Agapé nous apprend la compassion et nous ouvre le cœur dignement. Mais est-il vraiment humainement atteignable ?


Y a t-il une forme d'amour à proscrire et une autre à vénérer ? Les relations humaines se basent-elles sur les pulsions de nos désirs et l'utilitarisme d’éros ou bien sur l'amour désintéressé de philia ? Comment entrons-nous en relation ? Comment pourrait-on qualifier une «vie amoureuse bonne», harmonieuse et équilibrée entre la force d'éros à la douceur de philia ? Désir, amour et grâce ne font qu'Un à travers la symbolique d'Aphrodite dont l'animal favori est la colombe. Quel serait le point d'Union de toutes ces expressions d'amour qui se rejoignent en nous-même, au cœur même de notre humanité ?


Comment ouvrir au mieux notre cœur d'humain ?


Tant de choses à dire et à vivre sur l'amour et les relations humaines ! Les artistes s'en donnent à cœur joie, c'est pourquoi, en guise de conclusion, je fredonne ici-bas quelques chansons inspirantes sur le sujet, dans le vaste choix qu'il en est... « But, I'm only human after all... »






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