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Choix et libre-arbitre


Lorsque je travaillais dans un laboratoire de recherches en psychologie cognitive, un des grands paradigmes tendance de l'époque était ce que l'on appelle les « dual process » ou processus duels. La plupart des recherches s’accordaient sur le fait que dans une situation de choix, l'être humain était toujours confronté à une double voie :

  • la « voie 1 », voie rapide, réflexe, automatique, plutôt inconsciente et émotionnelle ;

  • la « voie 2 », voie lente, réflexive, analytique, faisant appel à la conscience et au cortex préfrontal.

La question était de savoir dans telle ou telle autre situation, comment le choix de l'individu opérait et pourquoi. Pour fait, mon travail de mémoire en éthique appliquée montrait que les personnes ne trouvaient pas acceptable le fait d'utiliser l'image de femmes sexualisées dans la publicité et pourtant, dans la pratique, il n'y avait que ça (ou presque). L'organisme garant de l'éthique publicitaire étant représenté par les publicistes eux-même, la question de l'éthique et du profit révélait un conflit d'intérêt qui empêchait de faire évoluer positivement la situation. Résultat : les pratiques publicitaires heurtaient la sensibilité des individus et on ne pouvait rien y faire (ou presque). Qu'advienne, je n'allais pas en rester là... et creuser la question d'une autre manière.


Si les gens s'opposaient vraiment à l'utilisation d'images de femmes sexualisées dans la publicité, il n'achèteraient pas les produits vendus de cette manière et les publicitaires, par manque de bénéfices, arrêteraient cette pratique. Or tel n'était pas le cas. Il y avait incohérence entre pensée et action. La « voie 1 » est automatique. Elle nous pousse parfois à faire ce que nous n'aurions pas choisi de faire en pleine conscience. La « voie 1 » nous prend de vitesse et s'impose à nous, « c'est plus fort que nous ». Je m'interrogeais donc plus particulièrement sur cette dernière pour tenter d'y voir plus clair.


Je travaillais à l'époque avec un jeune chercheur de l'université qui avait le vent en poupe. Il défendait les théories dites évolutives pour expliquer la « voie 1 ». Selon lui (et d'autres), malgré nos facultés cognitives développées, ce qui prime dans nos choix intrinsèques est la survie de l'espèce. La reproduction et le développement de notre intelligence serviraient essentiellement à nous octroyer la plus belle part du gâteau. C'est la loi de la jungle et de la compétition où le plus fort gagne. Cette considération cynique et déterministe de l'être humain a toujours eu le don de m’écœurer (« c'est plus fort que moi »). Nous avons eu de longues discussions sur le sujet et je n'avais pas tellement d'arguments scientifiques à lui opposer, mais mon cœur ne pouvait se soumettre à une conception si restrictive de l'humanité. J'étais peut-être poète, idéaliste ou philosophe, mais j'allais aller jusqu'au bout de mon ressenti.


Un beau jour, j'ai eu une "Grande" idée que j'ai mis par la suite des années à développer. Certes l'Homme peut-être considéré comme un animal en survie lorsque ses choix sont motivés par la peur (de mourir) et qu'il se sent contextuellement en danger, mais telle n'est pas sa nature véritable. De mon point de vue, nous sommes par nature des êtres d'affect et c'est parce que notre vie humaine blesse notre dimension affective en nous conditionnant au manque et à la peur dès les premiers battements de notre cœur, que nous développons par la suite des mécanismes de survie. Ainsi, si on pouvait réparer le cœur des hommes, on basculerait des besoins de survie à des mécanismes de vie et d'« en vie » où la collaboration et le partage régneraient en maître. Le monde serait alors bien différent !


Quatre années de recherches passionnées, une thérapie affective structurée et testée sur le terrain depuis 2019, un livre (à éditer) présentant tout cela dans les grandes lignes sur le plan théorique et pratique, me voilà prête à proposer cette nouvelle vision psychologique des choses, le cœur rempli d'espoirs et de joie.


Le libre-arbitre ne pouvant s'entendre que du point de vue rationnel (voie 2) et non automatique et conditionné (voie 1), la question du choix de l'individu prend dès lors une toute autre hauteur. Nous sortons des cavernes pour monter à la cimes des arbres et retrouver les théories ancestrales et spirituelles, peut-être non scientifiques, mais qui ont la valeur d'avoir traversé les siècles. Ainsi, j'en viens à dire que fondamentalement, seul la peur ou l'amour nous dirige. Lorsque la peur me dirige, c'est qu'il y a quelque chose en moi, une blessure affective et émotionnelle qui mérite d'être regardée, accueillie et sécurisée ; lorsque je sais accueillir ce qui est et sécuriser ce que je suis, l'Amour s'exprime, tout naturellement. La question est donc de savoir quel guide je choisis.


Plutôt que de nous arrêter sur des états de faits, tentons plutôt de nous faire évoluer positivement. Il me tarde que mes écrits sortent afin que nous puissions échanger tous ensemble sur ce sujet.




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