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Les sociétés manipulatrices

On peut faire un parallèle entre les manipulations individuelles (post précédent) et les stratégies manipulatoires de masse mises en œuvre par les industriels, les politiques et les médias. Nous vivons actuellement dans l'âge de fer où les guerres de pouvoir font légion. Qui dit pouvoir, dit soumission et techniques de contrôle. Noam Chomsky, intellectuel américain contemporain, a révélé 10 techniques de base pour manipuler une population toute entière et la mettre au service du pouvoir en place.


Nous sommes dans un monde capitaliste où tout est mis au service du capital et de quelques grandes fortunes mondiales, au mépris de la nature et de la planète Terre, au mépris de l'humanité toute entière... pour combien de temps encore ?

Voici ci-dessous résumés les 10 principes manipulatoires de Noam Chomsky :


1. La distraction :


Pour pouvoir mettre quelqu'un à son service de son plein gré, ce dernier doit être « amoindri », loin de son plein potentiel à être. Lorsque l'on sature le mental d'informations non essentielles ou contradictoires, lorsqu'on occupe l'esprit à des choses futiles, lorsqu'on divertit l'être humain comme il se doit, on détourne son attention à loisir. A cet effet, la télévision et les écrans sont des outils de manipulation de masse indiscutables. La majorité des programmes sont créés dans le but d'endormir notre cerveau et de le rendre disponible aux messages publicitaires. Rappelons nous le phrase choc datant de 2004 de Patrick Le Lay, alors président-directeur général du groupe TF1 « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible ». Ayant suivi des études de marketing, cette phrase illustrait ce qu'on m'avait appris. Pourtant, elle me fit l'effet d'un électrochoc: je ne pouvais pas participer à un tel système, je ne pouvais pas accepter une considération si méprisante de l'être humain. Par la suite, je me suis orientée vers des études de psychologie. Je cherchais quelque part des solutions techniques pour nous sortir de cette vision mercantile de l'Homme, pour défendre les valeurs qui m'étaient propre.

Ceci dit, la société capitaliste fonctionne sur de tels principes. L'être humain est essentiellement considéré pour sa capacité à faire, à produire et à consommer. On a oublié la dimension d'être de notre humanité et on nous divertit pour éviter que l'on s'en souvienne. C'est notre réalité actuelle. Les industriels, les médias, la politique scénarisée et les stratégies marketing nous vendent un monde de plus en plus virtuel allant dans le sens des intérêts mercantiles d'un petit nombre. On attire notre attention vers ce qui nous éloigne de notre essentiel. Je n'ai pas à développer cette partie, les exemples sont multiples et variés, simples à cerner pour celle ou celui qui se pose véritablement la question.


Face à la distraction ambiante qui oriente nos yeux vers une toute petite partie de notre expérience, se limitant parfois à un écran de téléphone mobile ou de télévision, je préfère mettre en lumière la question des valeurs qui nous sont propres. Qu'est ce qui est essentiel pour nous : la famille, les amis, l'amour, la tendresse, le partage, la gentillesse ? En parallèle, quelles sont les valeurs qui sont transmises par la société et les médias : la peur ou tout au contraire le rêve (d'avoir une nouvelle voiture), tout ce qui brille, la compétition, la dualité, la haine ? C'est à nous de commencer par nous interroger sur le sens profond des choses. C'est à nous d'ouvrir les yeux sur notre quotidien et de décider vers quoi nous souhaitons aller. C'est à nous de nous positionner en tant qu'être vivant et responsable : quel système alimentons-nous ? à qui donnons nous notre attention et notre énergie ? quel monde souhaitons nous offrir à nos enfants ? quelles valeurs avons-nous envie de défendre ? L'idée est donc ici de sortir des occupations futiles de notre quotidien pour nous diriger vers la construction de ce qui compte vraiment pour nous.


2. Problème et solution :


Si on impose frontalement une situation jugée inacceptable par la majorité de la population, celle-ci a de fortes chances d'être rejetée. Par contre, lorsque cette même situation est présentée comme une solution à un problème, alors là c'est tout autre chose, la solution devient le sauveur de situation ! Donc pour faire accepter une situation inacceptable, on présente cette situation comme une solution à un problème créé pour la fonction.


L'exemple souvent cité pour illustrer cette stratégie manipulatoire de masse est le suivant : il suffit d'aggraver le fonctionnement d'un service public pour à terme le privatiser. Ainsi,le peuple consent à perdre des droits acquis. Je me pose alors une question tout à fait d'actualité : comment faire accepter à toute une population des contrôles identitaires à répétition, la privation des libertés individuelles, la mort de tout un pan de l'économie, un vaccin obligatoire ?

3. Gradualité :


Pour manipuler un peuple sans susciter la rébellion, mieux vaut y aller graduellement. L'élimination de certains acquis doit se faire progressivement avec toujours une raison valable, sinon, ça passe moins bien et crée des conflits au sein de la population. Par exemple, on peut créer un climat de peur sociale pour interdire le droit de se rassembler, puis de manifester, etc. Petit à petit, le peuple perd de ses prérogatives sans même avoir le temps de réagir ou de s'en rendre compte.


4. Différer :


On peut faire accepter une mesure impopulaire au peuple si la raison justifie les moyens sur le long terme, même si à court terme cela est vécu comme désagréable. Par exemple, si on annonce que l'interdiction de se déplacer en dehors d'un certain périmètre de sécurité sur une courte durée permet d'éviter la contagion d'une maladie à long terme, chacun fera l'effort de ne plus se déplacer sur ce temps donné. Puis on s'habitue à la mesure et à long terme, on accepte que les autorités s'octroient le droit de contrôler les déplacements des citoyens, quelque soit le contexte sanitaire.


5. Infantiliser le public :


Regardez certaines émissions de télé réalité et comprenez à quel point le grand public est infantilisé dans notre société industrielle. Il en va de même pour certains journalistes annihilant le sens critique et le débat intellectuel de fond, lorsque même la forme perd de sa superbe ! Au cours de certains débats politiques, on se retrouve dans une arène avec méchants et gentils, les attaques relèvent plus de la critique personnelle digne des cours de récréation que de propositions rationnelle : pas de réflexion, juste du jugement et du mépris pour son adversaire. Le public regarde le combat et on compte les points, mais au fond, rien de vraiment pertinent ne ressort de cet échange. On noie le bébé dans des mots compliqués ou des concepts techniques, on n'y comprend plus rien. On finit par se positionner en fonction de la couleur de la cravate de monsieur ou du brushing de madame. Avons-nous pour autant avancé en terme de compréhension de la situation ? Quels étaient les arguments au juste ?


On défend le principe de liberté de pensée mais si on s'oppose à la majorité, on est traité de complotiste. En vérité, on nous dit quoi penser et on nous dit ce qu'il est bon de juger bien ou mal parce que l'on ne nous apprend plus à réfléchir par nous-même. C'est la guerre des convictions et des croyances erronées, c'est l'apogée des faux semblants et des faux débats, une vision manichéenne du monde qui n'a plus aucun sens pour notre humanité. On aurait tout intérêt à élever le débat en intégrant les différents points de vues plutôt que de les opposer. Plutôt que de chercher à détruire l'autre ou à le condamner, on devrait tenter de le comprendre et d'instaurer un climat de paix pour encourager des solutions innovantes tenant compte des points de vues de chacun, harmoniser l'ensemble afin de répondre aux besoins du plus grand nombre. Mais pour cela, il faudrait augmenter le niveau de respect, de responsabilité et de conscience de chacun... grandir en quelque sorte.


6. Utiliser les émotions :


Il est bien connu des sciences cognitives que l'individu à deux systèmes de choix qui s'activent en parallèle et de manière autonome face à toute situation complexe. On appelle cela les processus duels. Ainsi, face à un choix, soit l'individu active ses capacités cognitives réflexives et la zone préfrontale de son cerveau, soit il active son système émotionnel réactif et automatique. Il y a souvent différence de résultat en fonction des zones du cerveau qui s'activent. Faire appel à la dimension émotionnelle de l'individu, c'est l'inciter à choisir dans l'urgence, rapidement et de manière peu réfléchie. C'est le mettre en situation de peur et de survie afin de l'inciter à agir avec son inconscient plus que son conscient. On est face à des réactions simples et contrôlables du type pavloviennes « stimulus-réaction », autrement dit une forme classique de conditionnement. Il est alors relativement aisé de dresser un individu puis un collectif à une réaction attendue en fonction d'un certain type de stimulus. Or c'est justement sur cette mécanique que sont construits la plupart des spots publicitaires et des campagnes politiques. On surinvestit la dimension émotionnelle de la situation tout en donnant une impression d'urgence. On formate alors les croyances collectives pour maîtriser les réactions automatiques et choix des individus. C'est ainsi qu'on amène toute une population à faire docilement ce que l'on attend d'elle, tout en lui laissant croire qu'elle a conservé son libre-arbitre. C'est une des stratégies manipulatoire les plus simples à mettre en place, d'autant plus lorsque l'on touche des valeurs collectives comme la santé publique.


7. Garder le public ignorant :


Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'ignorance est remplie de certitudes et de croyances de toutes sortes. "Je sais que je ne sais rien", déclarait Socrate dans sa grande sagesse. Le savoir induit un forme d'ouverture d'esprit qui conduit à la critique et à l'auto-critique, ce qui n'est pas pratique lorsque le principal intérêt est de gouverner et de contrôler les peuples. Dès lors, pour contrôler la pensée collective et les croyances populaires, mieux vaut garder un public ignorant.


Si les gens apprenaient à réfléchir par eux-même, il se feraient leur propre opinion face à chaque situation et on ne pourrait plus leur dire quoi faire sans qu'ils ne se posent de questions. Alors, garder le public ignorant de la profondeur et du sens des choses est une "bonne" mesure. En maintenant les gens dans la superficialité, on les manipule bien plus facilement. Pour fait, la détérioration du système éducatif qui prône la connaissance acquise au détriment de l’acquisition de compétences et savoirs-faire, un système éducatif à QCM qui nous demande de trancher plus que de réfléchir par soi-même, est une arme très puissante pour contrôler les populations.


La vie ce n'est pas noir ou blanc, c'est gris, c'est nuancé, c'est relatif. Seules les certitudes tranchent de manière brutale la complexité réelle des réflexions. Alors méfions nous de nos certitudes et de nos jugements hâtifs sur les choses. Prenons le temps d'observer et de nous interroger sur les situations sans prendre pour acquis ce qu'on nous donne à voir et à penser. Sortons du jugement et de l'ignorance.

8. Un public consentant :


Selon Larousse, "consentir" signifie être d'accord, accepter que quelque chose se fasse, acquiescer. Donc, pour manipuler un peuple, il faut que le peuple adhère au point de vue défendu. Le public doit être d'accord avec ce qu'on lui propose, quelque soient les propositions faites. On dit blanc, il dit blanc et il n'y a rien à remettre en cause. Il est important d'apprendre au peuple à obéir si l'on veut pouvoir le gouverner de manière hiérarchique.


C'est ce qui se passe dans l'armée lorsque l'on formate les soldats à exécuter les ordres sans réfléchir, sans possibilité de remise en cause. C'est ainsi que l'on accepte les règles du jeu de guerre. A défaut, on est considéré comme déserteur, opposant ou ennemi. Si tel n'était pas le cas, qui irait au front de son plein gré la fleur au fusil ?


Mais au juste, quelles valeurs humaines peuvent justifier le meurtre d'innocents dans chaque camp ? Sous couvert de protection d'un pays, d'une religion, d'une santé, dans l'idée que l'autre est foncièrement un danger pour soi, on formate les populations à combattre les uns contre les autres. Mais en vérité, il s'agit, dans la plupart des cas, de conflits d'intérêts cachés d'un petit nombre qui sait se jouer des valeurs et des sentiments d'autrui pour embrigader les foules. Il suffit même parfois d'une seule personne assoiffée de pouvoir qui dit au peuple ce qu'il a besoin d'entendre pour rallier toute une population à la "juste" cause et déclencher les combats.


9. Renforcer le sentiment de culpabilité :


La culpabilité est un merveilleux outil de manipulation personnelle et collective. Elle prend racine dans une morale bien pensante implantée dans la conscience collective et manipule la perception de la situation en fonction de la personne ou du groupe de personnes qui l'infligent. Il suffit de déterminer ce qui est bien et ce qui est mal pour jouer.


Tout système manipulatoire se structure sur une pensée moralisatrice préalablement définie qui impose une certaine vision des choses à laquelle nous avons à nous adapter, que nous soyons d'accord ou pas. Pourquoi ne fais-tu pas ce que l'on attend de toi ? Pourquoi faire différemment des autres ? Pourquoi persistes-tu dans ton rôle du vilain petit canard ?Tu n'as qu'à t'adapter au système et tout ira bien pour toi. Après tout, c'est ton esprit rebelle qui crée tes problèmes, c'est de ta faute, on t'avait bien dit ce qu'il était bien d'être et de faire ou pas.


Et si ce qu'on nous demande de faire n'est pas juste pour nous-même ? Après tout, il est psychologiquement sain de se rebeller contre un système malade qui conduit à la destruction de soi et de l'espèce, plutôt que de rester dans un sentiment d'impuissance et de culpabilité. La culpabilité face à une situation ne sert qu'à nous maintenir fautif dans un système que nous n'avons pas totalement choisi. Je ne suis pas responsable de la situation mais de la réaction que j'ai face à cette situation et je suis libre de choisir ce qui me semble être juste pour moi.


10. Connaître l'être humain :


De nos jours, le système sociétal dispose d'une base de données incommensurables sur nos faits et gestes du moment en tant que citoyens et consommateurs. Google nous connaît presque mieux que nous-même. C'est pourquoi nous courons actuellement le grand risque d'être de plus en plus contrôlé et manipulé par le système. A moins que nous nous réveillons...


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