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Se libérer d'une souffrance

Qui peut dire qu'il n'a jamais souffert ou qu'il ne souffre plus ?

La souffrance est une résistance à une douleur du passé, du présent ou même potentielle. Elle se traduit par une sensation désagréable dans notre corps-cœur-tête confondus. Elle nous concerne tous et marque à sa manière notre besoin d'évolution, en nous poussant à nous améliorer et à perfectionner notre manière d'être à la Vie. A partir du moment où nous comprenons que nous sommes responsables de notre propre bonheur, tout redevient possible ! Il ne reste plus qu'à trouver les moyens d'actions disponibles : discussion avec un ami, méditation, démarche thérapeutique, lecture spécifique, soin particulier, recherche sur internet, ouverture aux signes, etc.


Ce mois-ci, je vous propose une méthode efficace pour vous libérer d'une souffrance à travers l'écoute de vos sensations corporelles, émotions et pensées associées, afin de tendre de plus en plus vers la joie et la paix intérieure.

La métaphore du boulet :


Une sensation désagréable en Soi peut-être comparée à un "boulet" que l'on aurait inconsciemment accroché à son pied et qui nous empêcherait d'avancer. La première étape d'élaboration de notre bonheur intérieur consiste à remarquer que notre "démarche" est compliquée et que nous ne sommes pas si heureux que nous voudrions l'être ou le laisser paraître. La deuxième étape est de vouloir comprendre pourquoi et la troisième de nous dire que cela peut changer. Ainsi, lucidité, ouverture à Soi et espoir d'amélioration sont les ingrédients de base d'une construction de vie heureuse. Une fois ces ingrédients patiemment cultivés, apparaît devant nos yeux le ou les "boulet(s)" que nous traînons. Puis, grâce à l'accueil inconditionnel de ce que nous sommes et par la seule force de notre esprit, nous pouvons transformer nos boulets en ballons légers, prêts à s'envoler.


Je m'appuie ici sur la démarche théorique de Carl Gustav Jung, fondateur de la psychologie analytique, que je résume et développe. Jung définit quatre fonctions de bases qui à elles seules déterminent la mécanique global de notre psyché :


  1. La sensation englobe ce qui est perçu par le corps physique. On peut la fuir (la nier, l'oublier, s'y adapter sans nous en rendre compte) ou la confronter (la regarder) mais, quoi qu'il en soit, elle représente une réalité physique et/ou psychique en nous-même. Lorsque cette sensation est désagréable, on peut la comparer à un boulet.

  2. Le sentiment est la valeur que l'on accorde à cette sensation, la forme énergétique du boulet, son poids et la place qu'il prend dans notre vie. Cette valeur se traduit en terme de charge émotionnelle. Cette charge induit des mécanismes permanents de régulations internes, plus ou moins efficients, qui, quoi qu'il en soit, nous coûtent beaucoup en terme d'énergie.

  3. A cette sensation et ce sentiment, s'associe(nt) très souvent une ou des pensée(s). Contrairement aux deux premières fonctions, celle-ci est aperceptive, c'est-à-dire qu'elle ne dépend pas de l'objet physique ou psychique (le boulet) mais de la représentation que nous en avons. Nos pensées se modulent donc à volonté et il nous suffit de modifier notre vision de l'objet pour que l'objet change instantanément sous nos yeux. Là se situe notre pouvoir magique de réévaluation cognitive qui fait que notre boulet peut se transformer en ballon et la chaîne devenir ficelle.

  4. Enfin, l'intuition est la dernière fonction des mécanismes humains définis par Jung. Il s'agit de notre capacité instinctive à nous mettre en lien avec des réalités supérieures. Selon Jung, cette faculté « transmet les perceptions par voix inconsciente » et nous permet d'aller plus vite à l'essentiel, lorsque nous savons l'utiliser...


Je précise que ces fonctions sont plus ou moins conscientes pour l'individu. Dans un objectif de guérison, à moins d'être un guérisseur né maniant l'ensemble de ses pouvoirs "obscurs" d'intuition naturelle sans même s'en rendre compte, nous devons apprendre à mettre en lumière nos mécanismes automatiques (c'est-à-dire inconscients) pour nous en libérer. Une fois, notre vérité révélée et transformée, il suffira de lâcher la ficelle et de laisser le ballon s'envoler pour achever notre processus d'auto-guérison. Cette ultime étape est simple en théorie mais reste dans la pratique souvent compliquée. Nombreuses sont les autres résistances, sources de souffrance, qui à nouveau s'y accrochent. Cela est le signe que le travail de guérison n'est pas encore abouti, car la seule issue favorable au processus véritable de guérison est ce fameux lâcher-prise que l'on appelle Pardon.


Question pratique :


  • S'entraîner à regarder et à confronter notre "boulet" :


Observez chaque sensation désagréable que vous portez de la manière la plus honnête et objective possible. A cet effet, bien malgré lui et particulièrement dans le cadre des relations affectives, l'autre joue souvent le rôle d'effet miroir de notre propre mal-être. Nous avons tendance à l'accuser alors que c'est en nous-même que nous devrions aller chercher la véritable cause de notre souffrance. La compréhension et la juste intégration de cet effet miroir inhérent aux relations humaines est un moyen efficace pour avancer dans la juste connaissance de nous-même.


Confronter une douleur, c'est apprendre à l'observer et à l'accueillir, telle qu'elle est, sans la juger ou la repousser. Cela demande de la pratique et beaucoup de cœur-courage, de douceur et d'ouverture à Soi.


  • Définir le plus précisément possible la forme de ce "boulet" :


Identifiez, décrivez, exprimez, objectivez cette sensation, sa forme, sa couleur, sa place à vos côtés, etc. Quelle émotion s'y rattache, quelle en est sa puissance, son intensité, la manière dont vous la vivez. Y en a t-il plusieurs ? Entraînez-vous à regarder ce boulet comme quelque chose d'extérieur à vous-même et commencez le travail de détachement.


  • Quelle est la pensée associée à ce "boulet" ? Y en a t-il plusieurs ? Lesquelles ?


Mettez du sens sur votre histoire, le film de votre vie, vos souvenirs, vos mécanismes automatiques, etc. Vous avez fait de votre mieux en fonction du niveau de conscience que vous aviez à un instant donné. Mais rien n'est figé ou prédéterminé. Tout est en potentialité, en perpétuel mouvement et parfaitement logique. Vos pensées ont une origine, une raison d'être mais elles restent modifiables, à volonté. Vous pouvez devenir maître du processus cognitif de perception de votre réalité.


  • Voulez-vous sincèrement être heureux ? En quoi cette « charge émotionnelle » est-elle un frein à votre bien-être ? Comment serait votre vie si vous parveniez à vous alléger de cette sensation désagréable ? Renforcez de cette manière votre réelle motivation à progresser car, quoi qu'il en soit, nous pouvons à chaque instant nous perfectionner.


"Par l'étude et la réflexion, on comprend l'origine de la souffrance et la façon dont elle se déploie et se perpétue, puis on apprend comment inverser ce processus, et l'on acquiert alors la conviction qu'il est possible de s'en libérer. On comprend également à quel point il est important, pour s'en libérer, d'avoir une vision juste de la nature des choses, autrement dit de la vacuité, l'absence d'existence propre."


Enseignements oraux donnés à Toronto en 2004.

FOURTEENTH DALAI LAMA, TENZIN GYATSO (B. 1936)

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